Ouganda

Pour proposer des projets adaptés aux besoins des communautés, il s’avère essentiel de comprendre au mieux le contexte dans lequel vivent ces dernières. Dans notre démarche nous veillons à considérer la culture locale, l’histoire du pays et le contexte socio-économique dans lequel évoluent les bénéficiaires. La collaboration étroite que nous entretenons avec des partenaires locaux permet de faciliter la compréhension mutuelle. Cette présentation de l’Ouganda devrait vous permettre d’appréhender quelque peu le milieu dans lequel travaillent Omoana, ses partenaires et ses bénéficiaires.

L’Ouganda en bref :

Forme de l’Etat : République
Président : Yoweri Museveni
Géographie : pays d’Afrique de l’Est, limitrophe avec la République démocratique du Congo, le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud et la Tanzanie
Capitale : Kampala
Habitants : 48 millions (2022)
Indépendance : 1962

Un peu d'histoire...

De 1894 à 1962, le pays était officiellement reconnu comme étant un protectorat britannique. Durant la période qui a suivi son indépendance en 1962, l’Ouganda connaissait un bon équilibre économique et social. Cependant, dans les années 1970 à 1980, le pays a dû faire face à une période d’instabilité civile et militaire, sous les dictatures consécutives de Milton Obote et du tristement célèbre Idi Amin Dada. Ceci a abouti à la destruction de bon nombre d’infrastructures, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, ainsi qu’à la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes.

La situation s’est considérablement améliorée depuis la prise de pouvoir du président Yoweri Museveni en 1986. Malgré une réputation contestable, force est de constater que ce dernier a contribué et contribue aujourd’hui encore au redressement économique social de son pays. Toutefois, les inégalités sont encore très grandes et la loi interdisant les différents partis politique n’a été abolie qu’en 2005.

En outre, entre 1986 et 2006, les conflits civils se sont poursuivis au Nord du pays entre les forces gouvernementales et l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), dont les principaux meneurs sont recherchés par la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre. En effet, ayant pour objectif la prise de pouvoir pour diriger le pays selon les dix commandements de la bible, la LRA n’a pas hésité à s’en prendre à la population civile, déplaçant 1.6 millions de personnes, kidnappant ou tuant des dizaines de milliers de civils, dont environ 60’000 enfants. La situation s’est stabilisée depuis la trêve signée en août 2006. La population a quitté les camps de déplacés pour retourner dans les villages. La LRA continue néanmoins à commettre des exactions en République Démocratique du Congo et au Sud Soudan.

Géographie

Au Nord du lac Victoria, l’Ouganda est un pays de plateaux couverts de savanes, dont l’élevage, le coton, le thé et surtout le café et la pêche (en eau douce) constituent les principales ressources. La population, qui s’accroît rapidement, est formée de groupes variés (dont celui des Baganda).
Le climat y est assez favorable car il est situé en altitude. En moyenne, le pays compte deux saisons des pluies par année, ce qui y rend la terre fertile.
L’association Omoana est active au Sud du pays, dans la région de Jinja, qui borde le Lac Victoria et au Nord, dans la région de Gulu.

Contexte socio-économique

Malgré les 40% de la population vivant avec moins d’un dollar par jour, la pauvreté semble avoir amorcé un déclin en Ouganda. Plus de 80% de la population travailleuse est employée dans le secteur agricole : le café représente son principal revenu d’exportation. La volatilité de son cours est toutefois un facteur d’insécurité permanent pour les personnes qui en vivent. Si le pays est autosuffisant en nourriture, la répartition y est inégale. La malnutrition est également un problème souvent observé au sein des communautés. 29% des enfants de moins de 5 ans sont chroniquement malnutris (Global Nutrition Report, 2015).

Outre la violence, les causes de mortalité principales sont le VIH/SIDA, la malaria, la pneumonie, la tuberculose et les accidents de la route. Bien que le taux de prévalence du VIH/SIDA soit déjà remarquablement inférieur comparé à vingt ans auparavant, il reste très élevé (en 1990, le taux de prévalence du VIH chez les femmes enceintes calculé dans les dispensaires prénatals avoisinait les 30% (Asingwire Narathius,  The District Response Initiative on HIV/AIDS – ACTION RESEARCH, 2003)). Le VIH/SIDA est ainsi responsable d’une dizaine de milliers de décès chaque année. Une telle épidémie a donc un impact économique et social considérable. D’une part les jeunes adultes atteints par la maladie ne sont plus en mesure de fournir de la main-d’œuvre ni des services. D’autre part, de plus en plus d’enfants se retrouvent orphelins, tandis que les personnes âgées sont livrées à elles-mêmes et contraintes de s’occuper des enfants de leurs propres enfants.

Indicateurs

Population : 48 millions (2022)
Espérance de vie à la naissance : 63 ans (2021)
Taux de mortalité infantile : 30% (2022)
Taux de natalité : 37% (2022)
Population urbaine : 26% (2022)
Inflation annuelle : 7,2% (2022)
% de la population vivant avec moins de 2,15$/jour : 42% (2019)
Taux de prévalence du VIH/SIDA, 15 – 49 ans : 5,2%

Contexte spécifique du Nord de l'Ouganda

Dans le nord de l’Ouganda, la population a été prise en otage durant de nombreuses années par une guerre civile qui a ravagé cette région depuis 1986. La population a grandement souffert des conflits entre les forces gouvernementales et l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), dont les principaux meneurs sont recherchés par la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre. En effet, afin d’atteindre leur but, c’est-à-dire, la prise de pouvoir pour diriger le pays selon les dix commandements de la bible, ils n’ont pas hésité à s’en prendre à la population civile, déplaçant 1.6 millions de personnes, kidnappant ou tuant des dizaines de milliers, dont environ 60’000 enfants.

Une paix durable est enfin envisageable, mais les nombreuses années de guerre ont laissé des traces indélébiles. Ainsi, en plus de tous les problèmes propres à l’Ouganda, comme la pauvreté, le SIDA, la malaria ou la malnutrition, la population de cette région a subi la violence de la guerre : les rebelles ont massacré des villages entiers, laissant derrière eux de nombreux orphelins ou, pire encore, enrôlant des enfants comme enfant-soldats. De nombreuses familles ont dû quitter leur village d’origine (ainsi que leur jardin, pour la plupart leur seule source de revenu) pour s’établir dans des camps de déplacés ou proche d’une ville, afin de se mettre à l’abri des rebelles. La majorité des enfants n’ont pas pu suivre une scolarité normale et, actuellement, les écoles de qualité sont rares.