Développer les compétences sociales et prévenir la violence

Depuis septembre 2022, Omoana a mis en œuvre un processus participatif avec ces partenaires dans le but d’améliorer leur pratique dans le soutien psychosocial et la prévention de la violence auprès des jeunes. Celui-ci vise à se pencher sur les leçons apprises des activités passées et actuelle afin de proposer des améliorations a eu lieu grâce au financement du fond « Partage des savoirs » de la Fédération Genevoise de Coopération (FGC).

Nos partenaires en Ouganda mènent des activités afin de développer les compétences sociales des jeunes. Améliorer sa confiance en soi, communiquer avec ses amis, sa famille et sa communauté, gérer ses émotions, sont autant d’aspects de la vie qui peuvent être travaillés afin de renforcer sa résilience dans l’adversité. A plusieurs niveaux, nos partenaires s’adressent aussi à différents types de violences qui affectent certains groupes d’enfants et de jeunes vulnérables, qu’elles soient physiques, verbales, émotionnelles ou économiques. Prévention de la discrimination des personnes vivant avec le VIH/sida, lutte contre les violences basées sur le genre, sensibilisation sur la condition de santé mentale des personnes anciennement affiliées à des groupes armés sont autant de problématiques spécifiques qui sont abordées depuis de nombreuses années. Nos partenaires ne sont certes pas tous actifs sur les mêmes groupes de populations. Les mécanismes d’oppression sont néanmoins souvent les mêmes. Il existe un potentiel d’échange de bonne pratique important lorsqu’il s’agit de prévenir et répondre aux violences en tout genre.

"Sous formes de discussions, de jeux et d’exercices, ces sessions interactives ont été construites pour aider les jeunes à questionner leurs relations à eux-mêmes et aux autres afin qu’ils développent leurs propres ressources face à l’adversité et envisagent la différence comme une richesse."

Adrien Genoud, Directeur d’Omoana

Développer les compétences sociales et prévenir la violence chez les jeunes

Création de sessions interactives pour les jeunes

Entre septembre 2022 et janvier 2023, Omoana et ses partenaires ont travaillé sur des fiches techniques pour mener des séances de groupes auprès des jeunes sur les thématiques suivantes : Conscience de soi- Confiance en soi – Emotions- Gestion du stress- Gestion de la colère – Gestion de conflit– Mécanismes de discrimination- Confiance- Collaboration- Amitié saine et toxique – Réseaux sociaux- Inclusion des personnes vivant avec le VIH/sida- Violences basées sur le genre- Inclusion des personnes vivant avec un handicap- Inclusion des personnes anciennement affiliées à des groupes armés. Les travailleurs sociaux ainsi que d’anciens bénéficiaires aujourd’hui actifs comme mentors auprès d’autres jeunes, ont construit de nouvelles sessions avec le soutien d’Omoana. En février 2023, ils les ont présentées aux autres partenaires lors d’un atelier. Sous formes de discussions, de jeux et d’exercices, ces sessions interactives ont été construites pour aider les jeunes à questionner leurs relations à eux-mêmes et aux autres afin qu’ils développent leurs propres ressources face à l’adversité et envisagent la différence comme une richesse.

Tester des solutions par l’action à travers Théâtre Forum

Lors de ces ateliers, les participant ont aussi reçu une formation introductive au théâtre forum. Le théâtre forum est une technique interactive faisant partie du Théâtre de l’opprimé, développé par Augusto Boal au Brésil. Il permet la création et la présentation de courtes scènes en lien avec des problématiques sociales qui exposent une situation qui doit être changée. Après une première représentation, les spectateurs sont invités à remplacer un acteur sur scène et à essayer de changer la situation, tandis que la représentation est rejouée. D’autres acteurs répondent en adaptant leur personnage, en maintenant ou en ajustant leur pouvoir d’oppression ou d’exploitation par rapport à ce qui a été changé. Le Théâtre Forum offre un moyen de tester des solutions par l’action. Le public fait et évalue tous les choix. Lors de l’atelier, les participants ont particulièrement apprécié cet outil, qu’ils utiliseront en parallèle dans le cadre de leurs activités avec les jeunes pour aborder les thématiques sociales citées ci-dessus.

Ce processus a finalement permis la création du manuel « Youth together » (« Jeunes Ensemble »), qui permettra aux partenaires d’avoir un canevas pour mener au mieux des sessions avec les jeunes. Cela rendra aussi cette nouvelle méthode déployable dans d’autres contextes et projets.

Si vous voulez recevoir le manuel, merci de remplir le formulaire qui se trouve à la fin de la page du projet ICI.


Breaking news : Omoana étend ses activités à l’Irak

Construire un nouveau récit pour la paix avec la jeunesse de Mosul

Omoana renforce les ressources des jeunes en tant qu’acteurs du développement et de la cohésion sociale de leur pays. Originellement active en Ouganda, avec une expérience riche auprès des jeunes anciennement affiliés à l’Armée de Résistance du Seigneur/ Lord Resistance Army (LRA), l’organisation a développé un savoir en soutien psychosocial à travers l’art et en santé mentale. C’est ainsi qu’elle a décidé d’étendre ses activités à l’Irak, pays dans lequel la jeunesse fait face à des dynamiques de violence comparables, avec de nombreux enfants et jeunes associés aux groupes armés, ayant de lourdes conséquences sur leur bien-être.

Développer les compétences sociales et prévenir la violence chez les jeunes

Un lourd passé de violence

Avec près d’un quart de la population irakienne âgée de 15 à 24 ans, la jeunesse est l’épine dorsale de la transformation sociale, économique et politique du pays. Ils sont cependant touchés de manière disproportionnée par les conflits. Après que l’Etat islamique (EI) ait occupé une grande partie de son territoire, beaucoup reste à reconstruire. Les enfants et les jeunes irakiens ont été grandement affectés par la crise. Ils ont subi et parfois commis des niveaux élevés de violence. Malgré l’environnement dans lequel ils vivaient et les groupes qu’ils ont rejoints, ils doivent avoir la possibilité de construire un nouveau récit pour la paix.

Des années de conflit entre les forces de sécurité irakiennes et l’EI ont dévasté le Nord du pays. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (UNOCHA), près de 664’000 enfants sont exposés à des risques de protection. Parmi ces enfants, 122’000 vivent dans des logements critiques avec des difficultés pour accéder aux services essentiels. Le manque d’opportunités de subsistance pour leurs familles et l’épidémie de COVID-19 ont eu un impact négatif sur leur potentiel de génération de revenus. En conséquence, les enfants continuent d’être exposés aux risques de travail et de mariage précoce. Environ 456’000 enfants manquent toujours de documents d’état civil essentiels et près de 300’000 enfants en âge scolaire ne fréquentent pas régulièrement l’éducation formelle ou informelle, ce qui les expose à des risques accrus de recrutement par des groupes armés dans les zones où ils opèrent. Plus de 1’000 enfants restent privés de liberté pour des raisons liées à la sécurité nationale. Les enfants issus de familles qui étaient auparavant associées à des groupes armés ou perçus comme l’étant sont victimes de discrimination et sont confrontés à des difficultés pour s’intégrer dans leurs communautés.

Les problématiques de protection mentionnées ci-dessus sont des facteurs d’incitation pour des jeunes de se retourner vers les groupes armés. Quoi qu’il en soit, l’intégration sociale des jeunes à risque de recrutement par des groupements extrémistes violents reste un élément clef et complexe auquel il faut répondre.

Art pour la paix et protection pour les enfants de Mosul

Le premier partenaire d’Omoana dans le pays sera Aid Gate Organization (AGO).  Aid Gate Organization (AGO) est une organisation nationale indépendante et non partisane dont l’histoire remonte à 2014 avec le début de l’occupation d’une grande partie de l’Irak par L’Etat Islamique (EI). AGO travaille sans relâche pour aider les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les réfugiés, les demandeurs d’asile, les rapatriés et les communautés d’accueil vulnérables en Irak. L’objectif du nouveau projet mis en œuvre avec le soutien technique et financier d’Omoana sera de renforcer la capacité, la résilience et les talents des enfants et des jeunes touchés par les conflits grâce à des initiatives basées sur l’art et des services de protection. Il visera les enfants et les jeunes en détention, ainsi que ceux des communautés à risque. L’approche vise à travailler à différents niveaux afin de favoriser la réintégration des enfants anciennement affiliés aux groupes armés et favoriser le bien-être des jeunes des communautés. Au niveau individuel, les enfants en conflit avec la loi bénéficieront d’un suivi leur permettant d’avoir accès à des services légaux, d’éducation et de formation professionnels. Un soutien psychologique de basse intensité sera également disponible. Leurs familles seront aussi épaulées et conseillées sur les meilleures manières d’accueillir un enfant ou un jeune après la détention. Les enfants et jeunes en détention et dans les communautés recevront des séances d’éducation à la paix, pour renforcer leurs compétences sociales, leur esprit critique et prévenir la violence. Ils bénéficieront également d’activités artistiques afin de développer leurs talents, et leur confiance personnelle. Les jeunes des communautés seront aussi amenés à mener eux même des événements communautaires sur des thématiques en lien avec la promotion de la paix. Des outils tels que le théâtre forum ou la création de fresques murales pourront être utilisés. Les travailleurs sociaux d’AGO et des services publics recevront également des formations en éducation à la paix auprès des jeunes et en services psychologiques de basse intensité.

Préserver la dignité des enfants affiliés aux groupes armés n’est pas une tâche aisée. Cela implique un engagement, une mise en réseau, et des compétences techniques. Nous nous efforçons de collaborer avec les experts nationaux et internationaux afin de répondre au mieux à ces défis et tenter de leur donner une attention bienveillante, malgré la violence dont ils sont avant tout victimes.