Entre avril et juillet dernier, l’Ouganda a connu un taux croissant d’infections à la Covid-19. Cette situation a mis à rude épreuve le système de santé du pays, comme en ont témoigné le nombre de décès et d’hospitalisations liés à la Covid-19. Début juin, un confinement national a été déclaré pour une durée de six semaines. Cette mesure a permis au pays de contrôler le taux d’infection au sein de la population et de dispenser des soins de santé aux personnes les plus gravement malades.
Aujourd’hui, le pays s’ouvre à nouveau. Le taux d’infection a chuté de 21 % à 8 %, le nombre de décès est en baisse et la population respecte davantage les mesures de prévention. La levée du confinement, à la fin du mois de juillet, a permis au secteur des transports et à certains secteurs commerciaux de fonctionner à nouveau. Cependant, d’autres secteurs restent fermés, notamment les établissements d’enseignement, les rassemblements communautaires sociaux et religieux
et le secteur du divertissement et des loisirs.
La vaccination de la population est en cours, avec une priorité donnée aux travailleurs essentiels et aux personnes souffrant de maladies chroniques. L’objectif du gouvernement est de vacciner 50% de la population ougandaise pour permettre au pays de contrôler le taux d’infection. Cependant, à ce jour seulement 1,2 % de la population a été vaccinée. Des fonds d’aide aux victimes de la pandémie ont été versés aux personnes les plus vulnérables. 500 000 d’entre-elles ont ainsi reçu un montant de 100 000 UGX (29 USD) pour un mois. Le gouvernement soutient également la recherche de traitements nationaux contre la Covid-19. Des essais cliniques de traitements à base de plantes ougandaises (COVIDEX et COVICYLE) semblent donner de bons résultats.
Conséquences de la pandémie sur les projets
La fermeture prolongée et répétitive des écoles a exposé les enfants à des problèmes tels que le travail des enfants, le mariage des adolescentes, l’abandon scolaire et la violence, qui semblent affecter davantage les filles.
Dans ce contexte, Omoana a encouragé ses bénéficiaires à s’adapter aux plateformes d’apprentissage virtuel fournies par les écoles ou le gouvernement, tels que les programmes d’études radiophoniques pour les élèves du niveau primaire et les modèles d’apprentissage à distance pour les élèves du secondaire et tertiaire.
Nos partenaires des projets d’éducation, St Moses et Handle Uganda, ont assuré un suivi supplémentaire des étudiants et des tuteurs afin d’éviter les échecs qui pourraient affecter la poursuite scolaire lors de la réouverture des écoles.
Les activités d’Omoana House ont également dû être ajustées. Des mesures de sécurité supplémentaires ont été mises en place pour restreindre l’accès des personnes extérieures au centre de réhabilitation afin de protéger les enfants qui présentent un risque élevé de vulnérabilité face au virus (en particulier les enfants séropositifs). Un apport nutritionnel supplémentaire a été proposé aux enfants afin de renforcer leur immunité.
Durant cette période la santé des enfants réintégrés dans leurs communautés a été étroitement surveillée et un traitement antirétroviral leur a été distribué à domicile grâce aux Équipes de Santé Villageoises (ESV). Les pairs éducateurs se sont aussi adaptés en approchant les bénéficiaires directement sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter), en y menant des campagnes de sensibilisation ciblées et proposant un soutien individuel.
Les opérations du projet de santé mentale ont été principalement affectées par les restrictions sur le nombre de passagers par véhicules et les transports inter-régions. Des activités telles que les sensibilisations dans les communautés ont été interrompues en raison de l’interdiction des rassemblements.
Beaucoup de bénéficiaires sont également confrontés à des problèmes de santé mentale dus à la dépression, au stress et à la stigmatisation des personnes affectées par la Covid-19. Il y a, en effet, beaucoup d’incertitudes sur l’avenir sanitaire mais aussi économique du pays.
Immaculate Achan
Coordinatrice terrain